L’avenir des uns et des autres
Les débuts d’année marquent souvent une étape qui nous plonge dans l’avenir. Pour certains c’est le temps des résolutions. Pour d’autres, simplement l’occasion de se projeter sur l’année à venir et de fixer des objectifs souhaités.
J’apprécie particulièrement l’expression qui dit qu’il est utile de savoir d’où je viens, pour savoir où je veux aller..
L’origine de mon intérêt pour les jeunes en difficulté
Dans ce sens, j’aimerais partager avec vous l’origine de mon intérêt pour l’éducation et la formation des enfants et plus spécialement l’accompagnement sur ce chemin de ceux qui en ont le plus besoin.
Cette source d’inspiration a un prénom : Claudio.
Ce jeune garçon de l’époque, de 2 ans mon cadet, vit avec un autisme profond dès sa naissance.
Ancien voisin de l’immeuble de mon enfance au centre de Montreux, il est aujourd’hui bénéficiaire d’une institution spécialisée tessinoise et réside au domicile de ses parents.
Je peux affirmer avec certitude que Claudio est à l’origine de mon engagement. Sans mots ni paroles, il a su attiser ma curiosité sur son existence au monde et sur ce que le monde lui renvoyait.

Je servirai la cause de ces jeunes
J’ai compris très tôt durant mon adolescence que je servirai la cause des jeunes recherchant leur place dans notre société. Le domaine de l’éducation et la pédagogie a ainsi naturellement apporté le sens à cette volonté d’apprendre puis d’enseigner.
Je pense souvent à Claudio. Il continue à me stimuler. Je songe à sa relation particulière à la vie qu’il a su m’enseigner.
J’ai pu découvrir très précocement que l’essentiel se trouve prioritairement dans la gestion des émotions pour mieux communiquer.
C’est ainsi avec un enfant en difficulté dans son environnement :
il faut d’abord lui apprendre à reconnaître et à gérer ses émotions pour ensuite apprivoiser le contexte par une communication adaptée et le rendre progressivement disponible à vivre l’instant.
Pour le praticien, c’est initialement savoir observer, écouter et entendre pour mieux agir.

La pédagogie de l’instant
Cette pédagogie de l’instant révèle tout le potentiel d’une relation d’enseignant à enseigné et vice-versa. Elle se caractérise justement par l’écart entre le vouloir de l’enseignant et la réalité des pratiques, par l’écart entre les attentes de l’enseignant et les réactions de l’élève.
L’art de la pédagogie spécialisée
Ce décalage est passionnant. Il est une opportunité magnifique. Il justifie, à lui seul, le recours à des méthodes qui considèrent l’enfant comme un protagoniste dans la « mise en scène » de l’enseignement ou dans la réalité des séquences d’apprentissage. Cet écart et la singularité de chaque enfant supposent que le praticien soit en mesure de produire une didactique descriptive, alors que la pédagogie ordinaire est d’orientation prescriptive. C’est là tout l’intérêt du métier, de l’art d’enseigner, de la pédagogie spécialisée. Ces écarts, ces distorsions entre le vouloir et le pouvoir (supposé) de l’adulte, et ceux de l’enfant, constituent les indices permettant d’identifier les ressources de celui qui apprend, ses compétences, ses capacités d’initiative. Quels outils essentiels pour s’engager dans une formation professionnelle, dans la vie ! C’est là le défi de l’école qui doit de plus en plus être capable de relier ses enseignements à la réalité du monde, à la magnifique singularité des élèves.
Quand j’observe la communication du monde aujourd’hui, force est de constater qu’on se distancie diamétralement de la gestion des émotions et de la prise en compte du contexte…
Tous les ingrédients de base d’une communication efficace sont bel et bien les grands absents des supports à distance et autres plateformes numériques.
Voilà bien la force de la pédagogie et la richesse de l’enseignement ! À l’école d’en saisir l’opportunité.
À toi Claudio !
Visitez mon site pour en savoir plus www.cedricblanc.ch
Merci de votre soutien à ma candidature au Grand Conseil vaudois le 20 mars 2022.